Un voyage dans le temps : la Préhistoire en Vallée d’Aoste

Dans l’attente que soit activé en Vallée d’Aoste, dans le cadre du projet PITEM Pa.C.E. – Programme Alcotra 2014/2020, le nouveau Circuit de la Préhistoire, qui offrira aux visiteurs un voyage à travers les millénaires, avec des approfondissements culturels, des images et des codes QR, la visite de nombreux sites archéologiques permet d’ores et déjà de percevoir les traces de l’homme préhistorique et d’en cueillir toute la fascination.

A partir du site le plus ancien découvert jusqu’ici dans la Vallée (dénommé MF1, il est situé sur le versant du Mont Fallère, dans la commune de Saint-Pierre), l’étude de nombreuses traces a révélé aux archéologues que l’homme fréquentait déjà la Vallée d’Aoste au Mésolithique. Ainsi des groupes de chasseurs-cueilleurs parcouraient-ils le territoire, il y a environ 9000 ans, empruntant les pentes abruptes de la montagne à la recherche du gibier. Mais l’homme continua également par la suite à exploiter la zone montagneuse du Mont Fallère : en témoignent diverses trouvailles archéologiques qui racontent la vie des premières saisons de transhumance verticale à partir du IVe millénaire avant J.-C.

C’est en 1968 qu’a été découverte, sur une éminence rocheuse dominant la Doire Baltée, et précisément à Vollein, dans la commune de Quart, la plus importante nécropole valdôtaine. Elle remonte à 6500 ans, soit au Néolithique, période de la Préhistoire caractérisée par l’avènement de l’agriculture et de l’élevage. Les archéologues purent fouiller environ 60 tombes et mirent au jour certains éléments de mobilier funéraire particulièrement intéressants, notamment – outre différents bijoux, dont des fragments de collier – un magnifique bracelet réalisé à partir d’une coquille de Glycymeris, attestant l’existence de voyages et de voyageurs venus de la mer. Les recherches menées dans la zone environnante permirent de récupérer, dans les différentes strates archéologiques, quelques fragments de céramiques relatant la vie quotidienne d’un habitat probablement construit bien plus tard, à l’âge du Bronze moyen.

L’autre importante nécropole valdôtaine du Néolithique fut découverte en 1917, pendant la construction d’une centrale hydroélectrique à Champrotard, dans la commune de Villeneuve, lorsqu’apparut aux yeux des ouvriers un site exceptionnel : 25 sépultures en ciste lithique. Le mobilier funéraire ne comportait que peu de pièces, mais divers éléments d’usage quotidien présents dans les strates adjacentes (une hache, un racloir, un poinçon et jusqu’à une dent de sanglier utilisée comme ornement) attestent de rites funéraires répétés dans le temps et certainement en lien avec la nécropole.