07/07/2023 | Partner: Regione Valle d'Aosta

Le pont de Saint-Vincent

L’écho des événements relie les deux rives dans un conte hors du temps…

Datant du 1er siècle av. J.-C., ce pont est un gardien du temps qui passe, en équilibre entre le souvenir d’un passé glorieux et le retentissement d’anciens effondrements.

Contexte

À l’est du village de Saint-Vincent, ce qui reste du pont ressort de la végétation et des rochers qui se jettent dans la gorge étroite du torrent Cillian.

Le territoire environnant est riche en témoignages liés au passage et à la présence de l’homme depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours, avec des gravures rupestres, des sépultures, des bâtiments historiques et des terrasses agricoles.

Histoire

À l’aube du 8 juin 1839, un grand bruit témoigne de l’effondrement partiel du pont. L’effondrement de la crête rocheuse sur laquelle reposait la culée gauche entraîne l’arcade centrale, ainsi qu’un morceau de l’histoire de la Route des Gaules romaine. À la suite d’un autre effondrement en 1907, seule la culée orientale nous est parvenue, toujours reliée à un tronçon de la route romaine.

Construit par les Romains au 1er siècle av. J.-C. pour surmonter l’obstacle du torrent Cillian, il fut constamment exploité au cours des siècles suivants. Il a fait l’objet de travaux d’entretien, comme ceux de 1779, lorsque la municipalité de Saint-Vincent a établi un budget utile pour la fourniture de pierres, de chaux et de sable que la population a utilisé dans les travaux d’aménagement de la voûte et du parapet.

Au cours du XIXe siècle, des voyageurs étrangers de passage le représentèrent dans toute son ampleur. Grâce à ces images et à la documentation rédigée par l’architecte Carlo Promis peu avant son effondrement, nous en connaissons l’aspect original et pouvons encore imaginer parcourir la route romaine en traversant l’étroite gorge en toute sécurité.

Architecture

La Route des Gaules arrivait au torrent en suivant la morphologie naturelle de la pente. La chaussée était soutenue par un mur de soutènement relié à une arcature aveugle, qui a pour but l’allègement du poids excessif de la culée du pont située un peu plus loin, en repoussant ainsi les charges de l’arcade centrale.

Les deux contreforts positionnés sur les côtés de l’arc de décharge, réalisés avec une série de voussoirs carrés en « travertin » (un tuf calcaire local), en renforcent ce point de cohésion entre la route et le pont.

Le long du mur de soutènement, comme sur l’arcade du pont, on observe l’utilisation de l’opus vittatum : une alternance de rangées de dalles en travertin et de remplage d’éclats de pierre liés avec du mortier résistant. Une technique de construction similaire se reconnaît sur le pont de Pont-Saint-Martin et sur ce qui reste du pont romain de Châtillon.

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