07/07/2023 | Partner: Regione Valle d'Aosta
Le pont de Vaseras
Pont à la fois élancé et solide, il raconte les difficultés de ceux qui ont vécu le long de ces pentes alpines.
A quelques pas du chef-lieu de Pontboset, le pont de Vaseras traverse le torrent La Manda depuis plus de deux siècles.
Lieu de passage pour les hommes et les animaux, il permet d’atteindre et d’exploiter les ressources du territoire de la vallée et témoigne du travail acharné d’une communauté entière pour le déroulement de la vie quotidienne.
Contexte
Le village de Pontboset entretient depuis toujours un lien étroit avec les petits hameaux environnants, les bois, les champs et les alpages grâce aux nombreux ponts qui permettent de traverser les cours d’eau qui sillonnent et irriguent toute la vallée.
Ce réseau de sentiers comprend également le pont de Vaseras, situé entre le chef-lieu et le vallon de Brenve, le long de la voie de communication qui mène au Sanctuaire de Retempio, construit en 1835 et dédié à Notre-Dame de la Visitation et à saint Roch, et au col de Pussuy.
Histoire
Niché sur la rive droite de la vallée de Champorcher, le pont de Vaseras fait un grand saut pour traverser le torrent La Manda et conduire les hommes et le bétail vers les alpages dans le vallon au-dessus.
Il a été mentionné pour la première fois dans les sources en 1818, quand il apparaît dans le rapport sur l’état des ponts et des routes fait par ordre du comte Nicole de Bard. Le document mentionne le bon état de la structure, à l’exclusion des parapets, qui était en origine en maçonnerie.
En 1825, peut-être à la suite d’un événement destructeur, sa reconstruction est confiée à Jean-André Bordet. Le Cahier des charges précise que les communautés intéressées par son utilisation et son entretien devront apporter la chaux de Bard et les pierres, le sable et le bois des environs. Une fois les travaux terminés, en août 1826, il est testé par le mêtre maçon, l’archevêque Jean Stévenin d’Issime.
La description de ces événements souligne comment la population tout entière s’est prodiguée pour l’entretien des structures utiles à la vie de la communauté rurale et ce pont en constitue un exemple exceptionnel.
Architecture
Accroché aux rives rocheuses du torrent, il le traverse avec un seul arc en plein cintre d’environ 15 m de portée, à l’appui d’un échafaudage doté d’un harmonieux pavage en galets. Son profil en dos d’âne est caractéristique de nombreux ponts similaires qui ont été construits en Vallée d’Aoste, en particulier entre le XVIIIe et le XIXe siècle.
Aucun élément de datation reconnaissable sur la structure ne permet d’en vérifier avec certitude la date de construction. On attire cependant l’attention sur une pierre placée sur le côté gauche de la vallée qui porte une inscription très particulière : difficile à interpréter, elle pourrait cacher une date, 1676, curieusement gravée de droite à gauche et avec des chiffres écrits en sens inverse. Presque certainement réutilisée par une ancienne structure, cette pierre millésimée porte avec elle une histoire qui va au-delà de la vie du pont, destinée à rester à jamais inconnue.
